Roadtrip en camping-car en Normandie

Ingeborg Deleye, journaliste pour De Standaard Magazine, est partie pour la première fois en camping-car l’année dernière en direction de la Normandie. Découvrez ici son aventure !  

Nous étions plutôt city trips au soleil, hôtels aux draps qui sentent bons et petits-déjeuners avec viennoiseries, et moins fans des campings et du nord de la France. Puis, nous avons eu un bébé et soudain, des vacances en camping-car en Normandie nous ont semblé être la meilleure idée au monde.

Alors que le camping ne m’attire pas du tout, nous sommes partis en voyage avec un camping-car. J’ai laissé, il y a dix ans, les plaisirs de la détente en tente au même endroit que mon imprudence, à savoir derrière moi. Aujourd’hui, quand je pense au camping, je ne vois que des Hollandais bruyants, des sabots en plastique et des toiles de tente mouillées par la rosée. Partager sa nourriture, c’est une chose, mais avant que le partage des installations sanitaires soit tendance, ce n’est pas demain la veille. Dixit la femme qui a embarqué avec homme et enfant dans un confortable camping-car pour la Haute Normandie. Parce que dormir en camping-car, c’est camper, mais de façon confortable apparemment. Chouette !

Ceinture trois points

Je reconnais bien sûr les atouts d’un camping-car. C’est une petite maison sur roues, tout se trouve à bord, on déménage quand on veut pour se déplacer où le vent nous porte. Avec bébé à bord, ce sont surtout les aspects pratiques qui se révèlent intéressants : la poussette, le coussin à langer, le siège ainsi que la tonne de langes, de serviettes en tétra, de bodys et de hochets volent tous dans la grande soute à bagages. Pas d’embarras lié à des valises trop petites, pas besoin de trier ce qui pourrait se révéler utile ou pas. Elle n’a que huit semaines, et c’est comme si nous savions déjà ce qu’elle aime avoir sous la main en vacances ! Si vous allaitez, vous n’avez pas besoin de tout déballer sur une table dans une station-service pleine de camionneurs, mais vous disposez à tout moment de votre propre petit salon avec rideaux. Les mamans qui optent pour un camping-car ne se méprennent pas, elles ont tout à disposition et sont parées à toute éventualité.

Collations de minuit

« L’organisation, c’est la clé » est devenue notre devise, après une semaine de croissants et de morceaux de baguette mangés sur des assiettes en carton. Nous (enfin, l’homme de la situation) avons bricolé une machine à café avec une bouteille en plastique recyclable et un filtre qui nous permettait préparer un café noir à ne plus jamais en dormir. Ce qui tombe bien au final, vu qu’un bébé en vacances suppose aussi que la formule « all-in » comprenne plusieurs collations de minuit.


Du reste, le camping-car s’est avéré la résidence de vacances idéale pour notre fille. Elle prend son bain dans l’évier, glapit à côté d’une baguette sur la banquette pendant notre petit-déjeuner et, dans son mini imperméable, elle charme les rares campeurs que nous avons croisés au cours de notre voyage automnal. 


Le Bokrijk français

Une région comme la Normandie se prête parfaitement à un road trip en camping-car. Le patchwork de villages de pêcheurs, de villes côtières pittoresques et de falaises requiert de nous déplacer régulièrement : nous n’avons pas de plan, mais nous arrêtons chaque soir dans un camping différent. Le nord peut être tantôt gris et maussade, tantôt vert et idyllique. La France sans champs de lavande ou de tournesols mérite toutefois de figurer sur une carte postale. De notre camping basique avec vue imprenable sur la mer à Fécamp, ville connue pour sa pêche au hareng et son église néo-gothique, nous passons par le Pont de Normandie pour atteindre Honfleur, encensée par tous les guides touristiques comme le joyau de la région. Honfleur est la ville des artistes peintres. Les façades colorées bordant le Vieux Bassin photogénique ont inspiré des peintres tels que Courbet, Monet et Boudin. Nous sommes en Normandie en octobre et pouvons donc nous promener tranquillement le long de la place Sainte-Catherine (avec la fameuse église en bois) et du port de pêche. On se croirait un peu à Montmartre, c’est donc assez agréable, mais pas besoin non plus d’y rester plus d’un après-midi.

Étretat, un autre classique des guides de voyage, semble être le Bokrijk de la Normandie. Crêperies aux façades en bois, artisans gaufriers, brasseries et rues pleines de boutiques de souvenirs vous guident le long d’une vieille halle normande en bois vers les falaises qui font la renommée de la ville. Un petit train peut vous emmener au sommet des célèbres falaises, mais les bébés de moins de neuf mois ne sont pas admis. 

Aucune trace de Veules-les-Roses dans le guide touristique alors que la ville se targue sur son site web d’être l’« un des plus beaux villages de France ». Et ce n’est pas peu dire : le village composé à l’origine de pêcheurs et de tisserands, et situé sur les rives de la Veules, le plus petit fleuve de France, regorge de fermes normandes aux toits de chaume, de magnifiques jardins de roses et de moulins à eau. C’est pour des villages de ce genre que le mot « charmant » a été inventé, même si nous ne pouvons confirmer la réputation d’être sympathiques de ses habitants. À cette période de l’année, il n’y a pas âme qui vive. Après la haute saison touristique, Veules-les-Roses est désertée. Les jardins ont l’air abandonnés. Lors de notre balade le long du fleuve, nous croisons à peine d’autres promeneurs. Seules l’épicerie et la petite boulangerie sont ouvertes, nous permettant, Dieu merci, d’au moins nous procurer une baguette avec un bon morceau de fromage à nous mettre sous la dent dans notre camping-car.

A la normande

Pour le reste, la Normandie correspond aux prétentions qu’elle avance : accueillante, idéale pour les longues promenades et la dégustation de fruits de mer. L’ostréiculture et la mytiliculture de la région sont considérées comme les plus qualitatives de France et ces produits se retrouvent dès lors partout à la carte. D’ailleurs, ils servent tout « à la normande », le Saint Graal de la gastronomie locale. Les moules, le poisson, les coquilles Saint-Jacques sont tous accompagnés d’une sauce au beurre à base d’oignons, de cidre et de fines herbes. D’autres produits très populaires : le cidre, le calvados, les fromages de la région et les biscuits sablés normands.

Le dernier camping de notre voyage, à Houlgate, le seul camping cinq étoiles sur notre liste, s’est immédiatement révélé être une excellente idée. Notre bébé a pu brailler dans le restaurant pendant dix minutes sans que personne ne se scandalise, les sanitaires étaient de loin les plus propres que nous ayons vus et les emplacements exceptionnellement spacieux et tous dans un cadre verdoyant. Le critère des cinq étoiles est une bonne référence pour ceux qui apprécient le confort, même en camping. Nous savons à présent que la plupart des campeurs combinent l’équipement de leur camping-car aux installations du camping. Vous pouvez faire la vaisselle à l’intérieur dans la petite cuisine, mais les vrais aventuriers la font dehors dans une bassine. Vous pouvez vous laver dans la douche située dans la chambre de votre camping-car, bien qu’il y ait de fortes chances pour que vous mettiez toute la chambre à coucher ainsi que le salon sous eau. Si vous partagez tout de même les installations sanitaires d’un camping, les cinq étoiles ne feront alors pas de mal. Cependant, le bébé ne s’est jamais plaint de ses bains dans l’évier.

 

Textes et photos : Ingeborg Deleye
Précédemment paru dans De Standaard Magazine 

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